Prime Video ajoute des pubs : trahison ou stratégie gagnante?
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Amazon Prime Video mécontente ses abonnés en intégrant des publicités

Imaginez-vous confortablement installé dans votre canapé, une tasse de thé à la main, prêt à plonger dans l'univers fascinant de la saison 2 des "Anneaux de pouvoir". L'atmosphère est sereine, les lumières tamisées. Et là, BADABOOM, une publicité pour un nouveau détergent vient briser cette bulle magique. C'est exactement ce à quoi de nombreux abonnés d'Amazon Prime Video ont été confrontés dès avril 2024.

Cette décision d'intégrer des publicités dans les programmes de la plateforme est perçue comme une véritable trahison par de nombreux fans. En effet, alors que des essais avaient été menés dans divers pays, la généralisation de ces annonces a provoqué une onde de choc. Imaginez-vous dans un raid intense sur World of Warcraft, au moment crucial où votre groupe se prépare à affronter le boss final, et soudainement, une bannière pop-up pour un produit quelconque vient détourner votre attention. Irritant, non ?

Les publicités peuvent, certes, être éliminées moyennant des frais supplémentaires, mais le rythme élevé des annonces – quatre par heure – a exacerbé la colère des abonnés. Cette situation est comparable à ces jeux "gratuits" sur mobile où vous êtes sans cesse interrompu par des pubs à moins de payer pour jouer sans interruption.
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Une trahison de la promesse de service sans pub

Historiquelement, une des raisons principales pour lesquelles les utilisateurs se sont tournés vers Amazon Prime Video était l'absence totale de publicités. C'était un des arguments majeurs de vente face à la concurrence. Netflix et Disney+ proposent également leurs abonnements sans publicité, sauf version spécifique à moindre coût. Donner aux abonnés une expérience de visionnage fluide sans pollution visuelle était jusqu'à récemment une pierre angulaire du modèle économique d'Amazon Prime Video.

On pourrait faire une analogie avec les jeux vidéo payants sans microtransactions. Vous payez votre jeu une fois et vous avez accès à toutes les fonctionnalités sans être sollicité constamment à dépenser plus. Les joueurs de jeux AAA l'apprécient, car cela leur permet de s'immerger totalement dans l'univers du jeu sans être arrachés brutalement par des incitations commerciales.

Pour beaucoup donc, l'introduction de publicités sur Amazon Prime Video est un revirement de promesse. Cela évoque une trahison similaire à celle de loot boxes dans des jeux vidéo autrefois adulés pour leur engagement envers les joueurs. Les fans se sentent lésés, marqués d'une étiquette "portefeuille" plutôt que respectés en tant qu'adeptes fidèles.

Quatre publicités par heure : une stratégie audacieuse ou suicidaire ?

Avec quatre publicités par heure, Amazon Prime Video teste les limites de la tolérance des spectateurs. Un tel volume peut rapidement détourner les abonnés vers des services concurrents ou augmenter la tentation d'adopter des solutions plus radicales comme le blockage des publicités via des VPN ou des extensions de navigateur.

L’histoire de la chaîne de télé française TF1 ayant perdu des téléspectateurs suite à une augmentation excessive de publicités en prime time est un exemple qui répète : plus de pubs, moins de fidèles. À l’ère du numérique, où la personnalisation et la liberté de choix sont des valeurs primordiales, les consommateurs ne tolèrent plus d'être pris en otage par les marques. C’est ici que réside le pari risqué de Amazon Prime Video : espérer que la tentation de la carte bleue l'emporte sur la gêne causée par les interruptions publicitaires.

Pour les fans des Anneaux de pouvoir, la coupure publicitaire peut ruiner une scène époustouflante au moment crucial. C'est un peu comme être interrompu en plein climax d’un livre captivant par une sonnerie insistante – l'expérience s'effondre, laissant un souvenir mitigé.

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En conclusion, Amazon Prime Video prend un risque considérable en insérant des pubs dans ses programmes. Bien que cela puisse leur apporter des recettes supplémentaires, le coup potentiel sur la fidélité des abonnés est un danger non négligeable. À l'image des jeux vidéo qui intègrent des microtransactions invasives, cette décision pourrait entraîner une fuite des utilisateurs vers des plateformes plus respectueuses de leur expérience de visionnage. Seul le temps nous dira si cette stratégie du géant américain sera payante ou si elle signera le début de son déclin dans l'univers si compétitif des services de streaming.

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